En choisissant de poursuivre en justice pour "diffamation" les quotidiens de gauche La Repubblica (à qui il réclame 1 million d'euros) et L'Unita (3 millions d'euros), Silvio Berlusconi, empêtré dans le feuilleton des révélations sur sa vie privée, poursuit et amplifie une stratégie d'intimidation commencée dès son retour au pouvoir, en mai 2008. Son mandat coïncidant avec les premiers effets de la crise en Italie, il avait reproché aux télévisions et aux radios de l'audiovisuel public de manquer d'optimisme et de "déprimer" les Italiens. Sitôt après les premières révélations de la Repubblica, en avril, il avait engagé les industriels italiens à ne plus y acheter d'espaces publicitaires.
Ces menaces ayant eu peu d'effet, M. Berlusconi est passé à une nouvelle phase de la "stratégie de la tension" avec la presse. La Repubblica (groupe L'Espresso), le plus en pointe sur les déboires du président du conseil, publie, chaque jour depuis près de trois mois, "dix questions" non tant sur la vie privée du chef du gouvernement que sur les risques qu'elle fait peser sur son activité publique et sur la sécurité de l'Etat. Questions auxquelles M. Berlusconi n'a jamais voulu répondre et qu'il ne veut plus voir imprimer. L'Unita - fondée par Antonio Gramsci - a publié plusieurs articles, tous signés de journalistes femmes, mettant en doute la vigueur du président du conseil qui, s'apprêtant à fêter ses 73 ans, se définit comme "superman".
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http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/09/09/silvio-berlusconi-et-la-presse-la-strategie-de-la-tension-par-philippe-ridet_1237920_0.html
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