Le Prix Nobel de littérature 1998, le Portugais José Saramago, est-il allé trop loin dans sa critique de Silvio Berlusconi ? Du point de vue de sa maison d'édition italienne Einaudi, cela ne fait aucun doute. Celle-ci a en effet refusé de publier son ultime ouvrage, Le Cahier - un recueil des articles qu'il écrit sur son blog. Motif : il contient quelques jugements sévères sur le président du conseil dont celui-ci : "Au pays de la Mafia et de la Camorra, quelle importance peut avoir le fait, pourtant avéré, que le premier ministre soit un délinquant."
Censure ? Chez Einaudi, qui publie l'oeuvre de José Saramago depuis vingt ans, on réfute le terme. Pressions ? Pas davantage. La peur du ridicule ? "Il aurait été embarrassant de devoir être attaqué au tribunal par le propriétaire même de l'entreprise, ont expliqué les responsables de la maison. C'est une question que nous avons affrontée directement avec M. Saramago au regard de l'amitié et de l'estime qui nous lient."
Car Einaudi, comme une bonne partie de l'édition italienne, est la propriété de Mondadori, qui fait partie de l'empire médiatique du "Cavaliere". Ironique et cinglant, Saramago, un auteur phare de la maison, reconnaît qu'il a fait gagner de l'agent à Silvio Berlusconi, "pour s'acheter des cigares, en supposant que la corruption ne soit pas son seul vice".
Ce n'est pas la première fois qu'Einaudi refuse un livre mettant en cause M. Berlusconi.
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http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/06/18/jose-saramago-en-croisade-contre-la-chose-berlusconi_1208233_0.html
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