domenica 14 giugno 2009

Prendre l'Italie au sérieux

"L'Italie passionne, l'Italie exaspère, l'Italie déroute", écrit le préfacier de L'Italie contemporaine. En tout cas, elle fait écrire.
Deux livres collectifs la bombardent d'analyses et de points de vue, comme si la seule manière d'approcher sa vérité était encore de multiplier les angles sur ce pays, plus sophistiqué qu'on le croit mais qui ne sait pas toujours échapper aux clichés.
En témoigne le récent "Noemigate", qui voit le président du conseil, Silvio Berlusconi, empêtré dans une affaire de relations supposées avec une mineure. Si les détails peuvent faire sourire, le cas pose à nouveau la question du sérieux d'un pays qui accueillera le G8 en juillet prochain. Les auteurs de L'Italie contemporaine ont choisi de passer au crible plus de soixante ans d'histoire. Emmenés par l'historien Marc Lazar, ils ratissent avec précision les soubresauts économiques, politiques, culturels de ce pays en constante recherche de son unité, de son identité, de sa place dans le monde. Des institutions de la République aux médias, en passant par le sport, le cinéma ou la chanson, rien ne manque à ce portrait dominé par une certaine forme de "critique amoureuse". Car l'Italie ne manque pas d'excuses : une unité tardive, le poids de vingt années de fascisme, la domination de la démocratie chrétienne, les "années de plomb", le berlusconisme, ont relayé au second plan les performances italiennes que sont le boom économique des années 1950-1960, le rôle de premier plan dans la construction européenne, l'invention d'une démocratie participative. Pour les auteurs de Refaire l'Italie, le mérite de ces avancées revient aussi aux gouvernements de la gauche libérale qui ont exercé le pouvoir dans la période charnière qui va de l'explosion de la Première République sous les coups répétés des juges à la naissance chaotique de la Seconde (1992-2001). Alors que la droite italienne fait remonter tous les maux du pays aux expériences gouvernementales du centre gauche, les auteurs s'appliquent à souligner que celui-ci fit preuve d'une grande volonté réformatrice (retraites, administrations publiques, rapport entre l'Etat et l'économie, système de santé) dans le but d'arrimer le pays à la modernité européenne. Peu étudiée, cette période prend un relief particulier à l'heure où les espoirs du centre gauche de revenir au pouvoir s'amenuisent singulièrement.
http://www.lemonde.fr/archives/article/2009/06/13/prendre-l-italie-au-serieux_1206535_0.html

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